mardi 9 novembre 2021

Chênes-lièges, des arbres méditerranéens remarquables au Mans 

Chêne-liège, Quercus suber .

Le chêne-liège a pour nom botanique Quercus suber, Quercus étant le nom de genre des chênes et suber signifiant liège en latin .
Cet arbre, un chêne persistant appelé aussi corcier, surier, sioure est présent dans le sud de l'Europe et en Afrique du Nord où il peut vivre plusieurs centaines d'années . Sa taille peut dépasser 30 mètres mais n'atteint guère plus de 15m dans nos régions .
Il existe une variété plus résistante au froid appelée Chêne-liège occidental (quercus suber occidentalis) ou corcier .

Le chêne-liège de la rue du Chêne-liège au Mans .


                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             


Ce chêne-liège, rescapé de la densification de la ville, est le plus bel exemplaire sur Le Mans .
Sauvé de l'abattage, initialement prévu lors de la construction des résidences à toute proximité, il a résisté à la modification de son environnement .






Le mystère de son origine .

Avant l'opération de construction, il y avait sur les terrains naturels existants, en plus de ce chêne-liège, un séquoia pleureur d'un beau développement qui a été abattu . Le séquoia pleureur,  est un arbre rare de collection . A ma connaissance,  il n'y avait pas de parc d'une ancienne propriété en cet endroit, je pense que ce chêne-liège et le séquoia disparu pouvaient être les arbres témoins d'une ancienne pépinière .

Le chêne-liège de la rue Pierre Semard .



Ce chêne-liège au tronc plus court et proche d'autres arbres est moins important mais reste un arbre remarquable dans notre ville . Aucune idée sur son origine mais son âge dépasse les 50 ans .


Ailleurs dans la Sarthe, le chêne-liège de Saint Jean de la Motte .




Arbre isolé en bordure d'une petite route de Saint Jean de la Motte, on pourrait passer à proximité sans penser qu'il s'agit d'un arbre remarquable . Au vu de son développement, cet arbre est probablement centenaire, situé en plein vent il fait preuve d'une résistance étonnante pour un arbre méditerranéen .


Des essais de plantation de chênes-lièges au 19 ième siècle en Sarthe .

Dans les annales de la Société d'horticulture de Paris, Mr Bérard de Pontlieue publie en 1836 un article sur des essais de plantations de chênes-lièges autour du Mans et dans la Sarthe .
Il a commencé ses plantations en 1812 et constate les difficultés de croissance liées aux exigences climatiques et agronomiques de cet arbre en concluant: "Je pense que la plantation de chênes-lièges dans la Sarthe ne doit pas être une spéculation lucrative et qu'elle ne peut intéresser que les amateurs et les curieux " . Il cite aussi les essais de Mr Véron Duverger, président de la Société d'Horticulture du Mans qui a planté des chênes-lièges sur sa terre de Saint Mars d'Outillé .

Les chênes-lièges du Mans et de Saint Jean de la Motte peuvent avoir un lien avec ses expérimentations .
Si la Sarthe n'est pas une terre propice à des plantations de rapport de chênes-lièges, ces rares exemplaires remarquables montrent qu'ils ont bien prospéré sous notre climat .


mercredi 3 novembre 2021

Kaki, une saveur d'Orient dans deux jardins du Mans .



Feuilles et fruits d'un Kaki . Forcalquier .



L'arbre aux kakis porte le nom botanique de Diospyros kaki qui signifie "nourriture divine", du grec dios, de "Zeus", donc divin et pyros, " le blé, le grain" .
Kaki est l'abréviation du nom japonais kakino désignant son fruit .


Le genre Diospyros comprend de nombreuses espèces dont le Plaqueminier faux-lotier ( Diospyros lotus) et le Plaqueminier de Virginie ( Diospyros virginiana) , ces deux espèces présentes en France donnent des fruits plus petits .

Le Diospyros kaki


Originaire de Chine et du Japon où il existe à l'état sauvage,  le kaki fait l'objet d'une culture intensive car il joue un rôle important dans l'alimentation. Au Japon, il existe plus de mille variétés réparties entre les kakis doux et les kakis astringents .

Au Japon, il est vénéré dans la religion Shinto .





Verger de Kakis au Japon .


Introduit en France au 17 ième siècle, via l'Italie, sa culture commence à se répandre après 1850 . Planté surtout dans le midi, il s'accommode bien du climat de l'ouest de la France .



Au Mans, deux kakis remarquables situés dans des jardins privés mais visibles depuis la rue .

Le kaki de la rue Abraham  



Rue Abraham, fructification généreuse après la chute des feuilles

Rue Abraham, ce petit arbre soigneusement entretenu qui nous offre un spectacle riche en couleurs, feuillage coloré et chapelets de fruits orangés, fait l'admiration des habitants du quartier .
De plus, taillé régulièrement, il fournit une belle production de fruits .








L'aspect général de l'arbre est ordinaire, sauf pendant un temps assez court, fin octobre, où son feuillage d'automne prend de très belles couleurs avant sa chute, et dévoile les chapelets de fruits .




Le kaki de la rue Prémartine


Cet arbre situé dans un jardin ancien, visible depuis  l'entrée de la rue Prémartine, n'a pas été taillé . Sa forme est libre et ses fruits sont peu nombreux . 
Discret parmi d'autres arbres, il devient remarquable en fin d'automne avec son port retombant, son feuillage éclatant et ses fruits clairsemés .








mardi 2 novembre 2021

Les séquoias de notre ville menacés ?.

Quelque soit l' environnement des séquoias, forestier ou urbain, l'homme reste la première cause de leur destruction .  
La densification urbaine, voulue par les décideurs, tend vers l'élimination des arbres en ville pour laisser la place au béton et au bitume .

                                                   
Au Mans, les séquoias même centenaires peuvent être réduits à de simples billes de bois .


Rue Prémartine, un séquoia géant sauvé de justesse, par la mobilisation des habitants .


Démolition chapelle des Capucins . ancien site du Crédit Agricole, rue Prémartine . photo Y.V.

 Le projet de forte densification immobilière, sur l'ancien site du Crédit Agricole de la rue Prémartine a eu pour conséquences la destruction de bâtiments anciens et de nombreux
arbres .                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    
La longue mobilisation des collectifs de défense des habitants a permis de sauver quelques arbres, dont un séquoia géant, bien visible depuis la rue Prémartine .


Rue Erpell, un boisement de séquoias en péril .

On peut encore admirer, pour très peu de temps, sur un terrain privé de la rue Erpell (entre avenue Bollée et rue Victor Hugo) , un boisement assez dense d'arbres variés dont plusieurs séquoias , ces arbres sont aussi facilement visibles depuis la rue Victor Hugo .






Cet ilôt de verdure remarquable est menacé prochainement de destruction par un projet immobilier qui prévoit de raser l'ensemble des arbres . Pourquoi s'embêter à construire avec des arbres ?.

Comme par hasard, on a trouvé des signes de fatigue pour ces arbres .

Cet exemple est une parfaite illustration  des objectifs de densification urbaine sans considération du patrimoine existant, ni concertation des habitants .

On ne peut que souhaiter que la mobilisation des riverains avec celle d'associations de défense du patrimoine boisé, fasse fléchir les décideurs pour sauver ce poumon vert de notre ville .